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La « chasse aux sorcières » brésilienne
La « chasse aux sorcières » brésilienne

La Presse

time6 hours ago

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La « chasse aux sorcières » brésilienne

Lorsqu'un allié est traîné en justice, le président américain est prompt à dénoncer une « chasse aux sorcières » et à remettre en question l'enquête. Même à l'étranger. C'est ce qu'il a fait pour le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou, accusé de corruption. Et pour la cheffe de file du Rassemblement national en France, Marine Le Pen, reconnue coupable de détournement de fonds. Mais dans le cas de l'ancien président brésilien Jair Bolsonaro, accusé d'avoir conspiré pour rester au pouvoir après sa défaite de 2022, Donald Trump en a ajouté une couche. Droits de douane Dans une lettre frappée du sceau de la Maison-Blanche et adressée à son homologue brésilien actuel, Luiz Inácio Lula da Silva, Trump a demandé la semaine dernière un arrêt du processus judiciaire contre Bolsonaro, « IMMÉDIATEMENT ». Avant d'enchaîner sur une menace d'imposer des droits de douane de 50 % dès le 1er août, justifiés « en partie », écrit-il, par « les attaques insidieuses sur les Élections Libres » et une « censure » des médias sociaux américains au Brésil. Le pays d'Amérique du Sud est l'un des rares à ne pas avoir de déficit commercial avec les États-Unis. « C'est très inquiétant », a réagi Feliciano Guimarães, directeur universitaire du Brazilian Center for International Relations, joint à São Paulo. Non seulement parce que les États-Unis sont le deuxième partenaire commercial du Brésil, mais, surtout, pour la raison mise de l'avant. C'est de l'ingérence dans les élections brésiliennes et dans l'indépendance de notre appareil judiciaire. Feliciano Guimarães, directeur universitaire du Brazilian Center for International Relations Le président Lula a lui aussi dénoncé une « ingérence » et promis d'imposer des droits réciproques si les États-Unis allaient de l'avant. Cour suprême Mais même s'il s'était montré ouvert aux demandes de Trump, il n'aurait pas eu le pouvoir de dicter à la justice l'abandon des accusations contre son prédécesseur. Ni d'adopter une nouvelle loi pour contourner la décision récente de la Cour suprême du Brésil pour rendre les plateformes en ligne responsables du contenu transmis sur leurs sites. Les géants du web – américains – s'exposent donc à des poursuites coûteuses si elles ne mettent pas en place une meilleure modération du contenu. PHOTO DIEGO HERCULANO, ARCHIVES REUTERS Le juge Alexandre de Moraes L'un des juges brésiliens, Alexandre de Moraes – responsable du dossier Bolsonaro – est particulièrement dans la ligne de mire du camp MAGA, notamment pour son rôle contre les géants du web. Au Brésil, il est perçu comme une figure particulièrement puissante. Et clivante. L'entreprise médiatique de Trump a déposé une poursuite contre lui en février, l'accusant de censurer des voix de droite. Elon Musk a aussi eu maille à partir avec le juge de la Cour suprême, quand X a été mis hors d'accès après le refus de l'entreprise de suspendre des comptes menaçant la démocratie au Brésil. Le réseau social s'est ensuite plié à la loi brésilienne et a de nouveau été rendu accessible. Le camp Trump a souvent dénoncé les « attaques contre la liberté d'expression ». Et, encore, dans la missive évoquant les droits de douane. « Il y a peu de pays démocratiques qui ont une vision aussi absolutiste de la liberté d'expression que les États-Unis, souligne Rafael Ioris, spécialiste du Brésil rattaché à la University of Denver. Au Brésil, la loi encadre la liberté d'expression ; on ne peut pas juste accuser quelqu'un sans preuve, par exemple. » Divisions Trump n'a pas caché son respect pour Bolsonaro, parfois surnommé le « Trump des Tropiques ». L'actuel président du Brésil en est un peu l'antithèse. Avec sa sortie médiatique, le résidant de la Maison-Blanche tente peut-être d'influencer le cours de l'élection brésilienne de 2026 en appuyant la famille Bolsonaro – les fils de l'ancien président étant eux aussi en politique – ou un candidat plus aligné avec ses valeurs, craint M. Guimarães. Si de nombreux Brésiliens ont reçu les commentaires avec surprise et indignation, les partisans de l'ancien leader voient les choses d'un autre œil. Le Brésil est un pays très polarisé, très divisé politiquement – une situation semblable à ce qu'on voit aux États-Unis, au-delà même des ressemblances entre Trump et Bolsonaro. Rafael Ioris, spécialiste du Brésil rattaché à la University of Denver Donc une partie de la population « a applaudi, en disant que c'est une mesure pour restaurer la démocratie », ajoute Rafael Ioris. La base MAGA perçoit aussi Trump comme un « chevalier », un homme fort qui se porte à la défense d'un autre leader, avance David Haglund, professeur d'études politiques à la Queen's University. Mais c'est également dans le style du président américain de rappeler ses propres expériences en se portant à la défense d'autres politiciens dans la même veine. « Le président américain est très sensible à sa propre expérience : il pense qu'il a été traité injustement par la justice américaine et il lie son expérience à celle de Jair Bolsonaro, en soutenant qu'il avait raison d'évoquer une fraude pour sa défaite électorale de 2022, comme lui-même le prétend pour les élections américaines de 2020 », souligne-t-il. L'assaut du Congrès brésilien, de la Cour suprême et du palais présidentiel à Brasília le 8 janvier 2023 par des milliers de partisans du président défait a souvent été comparé aux évènements de la même veine à Washington en janvier 2021. Avec le New York Times

Au Brésil, le parquet réclame la condamnation de Bolsonaro pour « coup d'État », il clame son innocence.
Au Brésil, le parquet réclame la condamnation de Bolsonaro pour « coup d'État », il clame son innocence.

Le HuffPost France

time11 hours ago

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Au Brésil, le parquet réclame la condamnation de Bolsonaro pour « coup d'État », il clame son innocence.

BRESIL - Il se dit « innocent », le parquet brésilien n'est pas de cet avis. Ce dernier a demandé mardi 15 juillet à la Cour suprême de condamner pour « coup d'État » l'ancien président Jair Bolsonaro, dont le procès a provoqué une crise diplomatique entre le Brésil et les États-Unis. Après plusieurs journées d'audience, le parquet s'en est tenu à la thèse selon laquelle l'ex-chef de l'État d'extrême droite et sept de ses collaborateurs de l'époque ont essayé d'assurer leur « maintien autoritaire au pouvoir par des tentatives de perturber violemment l'ordre démocratique », peut-on lire dans son communiqué, cité par l'AFP. Jugé pour tentative de coup d'État, Jair Bolsonaro, qui a exercé la fonction suprême de 2019 à 2022, encourt jusqu'à 40 ans de prison. Il est accusé d'être le « leader d'une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par l'actuel président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. « Ils veulent m'éliminer » Mardi, Jair Bolsonaro a aussitôt nié les faits qui lui sont reprochés et dénoncé une « persécution politique ». « Il n'y a pas d'intérêt à m'emprisonner, ils veulent m'éliminer », a-t-il déclaré au site Poder360. Il assure que tout ceci est destiné à l'empêcher de se représenter à la présidentielle de l'an prochain, bien qu'il soit inéligible jusqu'en 2030 pour avoir diffusé des fausses informations sur le système électoral. Devant la Cour, l'ancien président a simplement reconnu avoir envisagé « un dispositif constitutionnel » pour empêcher l'investiture de Lula. Jair Bolsonaro a « instrumentalisé l'appareil d'État et délibérément mis en œuvre un plan visant à attaquer les institutions publiques et le processus de succession » à l'élection présidentielle, a en revanche conclu le parquet. Ce plan a échoué faute de soutien de la part des commandants des forces armées. Mais « après avoir vérifié l'implication des individus dans les faits », le procureur général a conclu qu'il était « nécessaire qu'ils soient condamnés (...) pour organisation criminelle armée », « tentative d'abolition de l'État démocratique », « coup d'État » ainsi que pour d'autres délits en lien avec des dommages causés aux biens publics, a précisé le parquet. Le sort de Bolsonaro et de ses anciens associés est entre les mains du juge de la Cour suprême Alexandre de Moraes, menacé de sanctions par Washington pour ses décisions contre des plateformes américaines de réseaux sociaux. Trump s'en mêle Le procès intenté à l'ex-chef de l'État a en outre provoqué la colère de Donald Trump - allié de Bolsonaro - qui accuse le Brésil de « chasse aux sorcières ». Le président américain a annoncé la semaine dernière des droits de douane de 50 % à partir du 1er août sur les produits brésiliens importés et, mardi, les États-Unis ont dit avoir lancé une enquête contre Brasilia pour « pratiques commerciales déloyales » - ce qui pourrait conduire à des mesures de représailles américaines comme des surtaxes douanières punitives. Lula a quant à lui affirmé qu'il chercherait à négocier avec Washington pour éviter les droits de douane, tout en condamnant « l'ingérence » de Trump dans le système judiciaire brésilien. Il a également annoncé que le Brésil pouvait décider d'opter pour la « réciprocité » face à « toute mesure de hausse des droits de douane de manière unilatérale ».

Commerce: Washington lance une enquête contre le Brésil
Commerce: Washington lance une enquête contre le Brésil

Le Figaro

time11 hours ago

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Commerce: Washington lance une enquête contre le Brésil

Les États-Unis ont annoncé mardi avoir lancé une enquête contre le Brésil pour «pratiques commerciales déloyales» qui pourrait servir de base juridique afin d'imposer des surtaxes douanières à l'encontre du géant sud-américain. Cette enquête «cherchera à déterminer si les actes, les politiques et les pratiques du gouvernement brésilien (...) sont déraisonnables ou discriminatoires et constituent (...) une restriction pour le commerce des États-Unis», précisent les services du représentant au commerce de la Maison Blanche (USTR) dans un communiqué. Elle prendra aussi en compte ce que Washington considère comme des «attaques contre des entreprises américaines de réseaux sociaux». L'enquête - ouverte sous l'article de la loi du commerce dit «Section 301»- pourrait, en fonction des conclusions auxquelles elle aboutit, entraîner des mesures de représailles américaines, telles que des surtaxes douanières punitives. Cette investigation doit notamment porter sur de supposés droits de douane «préférentiels» ou «injustes» de la part du Brésil. «J'estime que les barrières tarifaires et non tarifaires du Brésil méritent un examen approfondi et, éventuellement, une réponse», a déclaré le représentant américain au commerce Jamieson Greer. Cette enquête a été lancée «sur instruction» de Donald Trump, a précisé Jamieson Greer. Publicité Le président américain avait annoncé la semaine dernière une surtaxe de 50% sur les produits brésiliens alors que les États-Unis dégagent un excédent commercial dans leurs échanges avec le géant sud-américain. Il avait également déclaré que Washington allait ouvrir une enquête sur les pratiques commerciales du Brésil. Dans un courrier adressé à son homologue Luiz Inacio Lula da Silva, Donald Trump affirme que ces droits de douane seront imposés en réponse aux poursuites lancées contre l'ancien président Jair Bolsonaro, jugé dans son pays pour tentative de coup d'État. «Toute mesure de hausse des droits de douane de manière unilatérale aura une réponse à la lumière de la Loi brésilienne de réciprocité économique», a rétorqué le président Lula dans un communiqué.

Menacé de prison, Bolsonaro reste combatif
Menacé de prison, Bolsonaro reste combatif

La Presse

timea day ago

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Menacé de prison, Bolsonaro reste combatif

(Sao Paulo) L'ex-président d'extrême droite Jair Bolsonaro, s'est dit prêt à « changer le destin du Brésil », haranguant quelques milliers de manifestants venus le soutenir dimanche à Sao Paulo alors qu'il est menacé de prison pour tentative présumée de coup d'État. Facundo Fernández Barrio Agence France-Presse « Ceux qui m'accusent peuvent avoir beaucoup d'atouts dans leur jeu, mais moi, j'ai trois choses qu'ils n'ont pas de mon côté : Dieu, la liberté et le soutien d'une bonne partie de la population brésilienne », a-t-il scandé face à ses sympathisants vêtus de jaune et de vert sur l'emblématique avenue Paulista. Plusieurs manifestations ont été organisées depuis le début des déboires judiciaires de Jair Bolsonaro, et l'affluence s'est effritée au cours de ces derniers mois. Selon les calculs de chercheurs de l'Université de Sao Paulo, environ 12 400 personnes ont participé dimanche au cortège sur l'avenue Paulista, contre 45 000 en avril et 185 000 en février. Inéligible jusqu'en 2030 pour ses attaques sans preuve sur les urnes électroniques utilisées au Brésil, l'ancien président (2019-2022) a évoqué les élections générales de l'an prochain, mettant notamment l'accent sur les législatives. « Donnez-moi 50 % des députés et des sénateurs, et je change le destin du Brésil », a-t-il déclaré, vêtu d'une veste de survêtement bleue sur un polo jaune pâle. Mais cette fois, M. Bolsonaro, 70 ans, ne s'est pas présenté explicitement comme le candidat du camp conservateur à la présidentielle de 2026, contrairement à d'autres occasions, quand il se disait convaincu qu'il parviendrait à faire annuler son inéligibilité. « Je ne suis pas obsédé par le pouvoir, je suis amoureux de ma patrie […] Je n'ai pas besoin d'être le président [de la République]. Si je reste président d'honneur de mon parti, nous pourrons faire ce que vous souhaitez », a-t-il affirmé. « Occuper le terrain » Lors de la manifestation de dimanche, Jair Bolsonaro a reçu le soutien appuyé d'un de ses plus puissants alliés, le gouverneur de Sao Paulo Tarcisio de Freitas, qui l'a qualifié de « plus grand leader de l'histoire » du pays. « Il va encore faire la différence et contribuer beaucoup au Brésil », a déclaré cet ancien ministre, pressenti comme un présidentiable en puissance en l'absence de M. Bolsonaro. À gauche, le président Luiz Inacio Lula da Silva, dont la popularité est en berne, n'a toujours pas annoncé s'il briguerait ou non un nouveau mandat. « Le principal message de ces manifestations, c'est qu'il faut occuper le terrain. Aujourd'hui, on ne parle pas de candidature », a pour sa part affirmé à l'AFP Carlos Bolsonaro, l'un des fils de l'ex-président, conseiller municipal de Sao Paulo. Même son de cloche pour Valdemar Costa Neto, président du Parti libéral (PL), la formation politique de l'ancien président. « Bolsonaro doit être présent lors de ce type de manifestation pour montrer au pouvoir judiciaire que le peuple est avec lui. Tant qu'il est président d'honneur du PL, nous faisons tout ce qu'il veut, car les voix lui appartiennent », a affirmé ce dirigeant à l'AFP. Face aux manifestants, Jair Bolsonaro a à nouveau nié catégoriquement toutes les accusations qui pèsent contre lui, comme il l'avait fait le 10 juin lors de son face-à-face très attendu avec le juge Alexandre de Moraes, puissant magistrat honni de son camp. Il est accusé d'être le « leader d'une organisation criminelle » ayant conspiré pour son maintien au pouvoir après l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par Lula. M. Bolsonaro encourt jusqu'à 40 ans de prison, mais se dit victime d'une « persécution politique » visant à l'empêcher de se présenter à la présidentielle l'an prochain. « Ils ont fait la même chose avec moi qu'avec Marine Le Pen », a déclaré l'ex-président dimanche à l'AFP, en référence à la dirigeante française d'extrême droite déclarée inéligible fin mars pour détournement de fonds. « Psychopathe » « Il y a une justice pour la gauche et un état d'exception pour la droite. Les juges de la Cour suprême n'ont même pas été élus et ils sont en train de prendre le pouvoir au Brésil », dit à l'AFP un manifestant qui se fait appeler « Julinho Cœur de lion ». Chauve comme le juge Moraes, ce sexagénaire porte une toge noire de magistrat, avec une simple couche en guise de bermuda et de longues chaussettes blanches. « Alexandre de Moraes est un psychopathe, il a déchiré la Constitution », insiste-t-il. Mais Jair Bolsonaro ne fait pas l'unanimité dans la plus grande mégalopole d'Amérique latine. « Cette manif, c'est n'importe quoi. Ce type [Bolsonaro] devrait aller en prison. Je ne sais pas comment des gens peuvent encore venir ici pour le défendre », commente Dionisio Teixeira, vendeur de disques vinyle sur l'avenue Paulista, habituellement transformée le dimanche en grande voie piétonne où les habitants de Sao Paulo viennent se promener.

Brésil : le parquet requiert la condamnation de Bolsonaro pour «coup d'État»
Brésil : le parquet requiert la condamnation de Bolsonaro pour «coup d'État»

Le Figaro

timea day ago

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Brésil : le parquet requiert la condamnation de Bolsonaro pour «coup d'État»

Le parquet brésilien a réclamé mardi 15 juillet la condamnation de l'ancien président, Jair Bolsonaro, ainsi que de sept autres accusés, pour «coup d'État» et «association criminelle armée». Le parquet général du Brésil a requis mardi 15 juillet la condamnation de l'ancien président Jair Bolsonaro et de sept autres accusés pour «coup d'État» et «association criminelle armée», selon un communiqué. L'ex-président d'extrême droite encourt jusqu'à 40 ans de prison à l'issue de son procès devant la Cour suprême du Brésil. Il est accusé d'être le «leader d'une organisation criminelle» ayant conspiré pour son maintien au pouvoir quel que soit le résultat de l'élection présidentielle d'octobre 2022, remportée par l'actuel chef de l'État de gauche Luiz Inacio Lula da Silva. Publicité «Après avoir vérifié l'implication des individus dans les faits», le procureur général a conclu qu'il était «nécessaire qu'ils soient condamnés (...) pour organisation criminelle armée», «tentative d'abolition de l'État démocratique», «coup d'État» ainsi que pour d'autres délits en lien avec des dommages causés aux biens publics, a précisé le parquet.

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